Dans une forêt, il n’y a pas de gaspillage, c’est un organisme géant dont l’existence dépend de l’interaction de tous. Toutefois, plus une forêt est clairsemée plus la faune et la flore sont abondantes et il est toujours impressionnant de voir des fleurs éclore presque instantanément par milliers, au printemps, au pied des arbres. Les cycles de vies sont plus remarqués. Aussi, dans une forêt il y a beaucoup de communautés insoupçonnées comme les fourmis, les champignons et les arbres. Concrètement, les fourmis assurent la dissémination du ¾ des fleurs des bois. Une forêt ne se réduit pas qu’à de la matière vivante, il y a la matière morte qui est présente dans les forêts très peu perturbées par l’homme. À titre d’exemple, à Fontainebleau, dans la parcelle du Gros-Fouteau, on estime l’humus à 235 to, par hectare.
La forêt est essentielle. En effet, il n’y pas que les forêts primaires qui sont à charge d’être des réserves de biosphère, pour notre planète.
la forêt m'entoure, si belle qu'elle devient une prière. Tout seul je fais en moi-même une retraite fermée, avec mon âme pour cellule et la forêt pour monastère. Guy de Larigaudie dans "Étoile au grand large".
L’agroforesterie tend à redonner à la forêt toute sa place, celle-ci, contrairement à une prairie, est un milieu qui crée des « climax » en atténuant la chaleur du soleil et les effets de la pluie (érosion et lessivage des agrégats argileux). Ce modèle sylvopastoral réconcilie l’arbre et la prairie. Nicolas Fabre dit : « Un potager en permaculture comporte forcément des arbres, de la même manière qu’une forêt en permaculture comporte forcément des milieux ouverts ». De plus, elle n'est pas qu'une solution réservée aux champs de céréales et aux terres maraichères. C'est également une solution, pour aider les communes sur des problématiques d'inondations plus fréquentes. Cela passe par la récupération des eaux (bassin versant, protection de zones de captage) prévention face à l'érosion, à l'ensablement des terres, au lessivage des terres fertiles et des matières organiques.
L'arbre dans un potager de quelques hectares, à toute sa place parmi les légumes. Il est important de bien différencier la permaculture qui est une démarche holistique et éthique pour créer des espaces et habitats durable et l'agroforesterie qui est surtout une une technique de culture, très intéressante faisant partie de la permaculture.
Les externalités en agroforesterie
- Créer une « spirale d’aggradation » : rendre au sol beaucoup de matière organique morte en mettant en place un cercle vertueux qui prend en compte : le sol, l’eau, les matières organiques, la litière, le climat, la biodiversité, la biomasse, les récoltes.
Les plantes ont une meilleure nutrition et une meilleure immunité. - Réduire l’érosion et le lessivage des sols et apporter un meilleur équilibre des nutriments et de l’eau (moins d’excès de nitrate). L’arbre est aussi un ascenseur hydraulique avec ses racines qui régulent et redistribuent l’eau aux cultures sur un temps plus long. Le premier problème en France est l’érosion des sols, on le voit avec des crues de plus en plus courantes. Cela vient d’un dérèglement des sols parce qu’il n’y a plus de cohésion et surtout plus de « matière organique ». Une forêt absorbe sans problème de violents orages/crues. Un sol est une ressource naturelle qui met beaucoup de temps à se renouveler (les pédologues disent qu’il faut parfois jusqu’à 1000ans pour créer un 1cm de sol), un orage peut emporter plusieurs tonnes de terre en quelques minutes quand les sols sont laissés à nu !
- Fabriquer la fertilité par le couvert végétal permanent. Une forêt est abondante et touffue par nature, elle n’a pas besoin d’intrants autre que l’énergie solaire. Tout est recyclé, rien n’est perdu. Le sol forestier recycle tous les éléments nutritifs.
- Redonner du carbone au sol : les arbres associés aux cultures apportent de la biomasse ligneuse du fait que le bois peut stocker le dioxyde de carbone de l’air et le convertir en matière fertile (ensemble de matière ligneuse en décomposition). Tout comme il y a une litière en surface, il y a aussi une litière souterraine qui se créer par la décomposition annuelle des racines d’un arbre. Elle permet de fixer ce fameux « carbone » qui sera un objectif assigné au système agricole dans l'avenir, en plus des forêts et des parcs.
- Gagner de la place. Par exemple, une parcelle en agroforesterie sur 1 ha regroupe la parcelle agricole de 0,8 ha et la parcelle sylvicole de 0, 6 ha : c’est une économie de terre de 0,4 hectares (études A.R. Graves et al. 2010 ; dans la revue arbres et paysages 32 : « des arbres et sols »).
- D’attirer une faune auxillaire plus abondante et donc une meilleure régulation des parasites herbivores et cryptogamiques.
- Créer des microclimats qui protègent les cultures des turbulences climatiques, la végétation devient alors progressivement « climacique » c’est-à-dire plus adaptée à un climat donné.
- Garantir un système agricole résilient et autonome pour sécuriser les denrées alimentaires face aux changements climatiques (épisodes de sècheresse et de pluie plus marqués qui créent des déséquilibres des prix alimentaires).
Dans cet article, ce sont les associations qui nous intéressent sur des terrains de petite à grande échelle. Cette science nous prouve que les arbres peuvent être d’excellents compléments aux cultures, tout d’abord parce que 90 % des arbres ont des mycorhizes (association symbiotique naturelle entre des champignons et des racines), les champignons représentent les deux tiers de la masse microbienne du sol (un réseau mycélien c’est plusieurs millions de km2). Nicolas Fabre prend l’exemple du seigle et de sa relation bénéfique avec les arbres, le premier en ramenant de l’humidité aux radicelles situées en surface ; en retour, les racines profondes des arbres protègent et améliorent l’épanouissement du seigle qui montre que l’agroforesterie peut être une méthode s’acclimatant à tous types de biotopes (habitat normal qui regroupe en parfait équilibre les communautés animales et végétales).
Il n’y a pas vraiment de variantes et de modèles clés, il y a différentes stratégies que nous allons tenter d’énumérer ci-dessous, il y a plusieurs systèmes de production basés sur le concept de culture arborée en fonction de l’espace, du temps et du matériel dont on dispose. En tout cas, l’agroforesterie est un ensemble systémique de cultures arborées très anciennes (apparues pendant l’Antiquité) et très spécifique selon les terrains et leurs climats, elle a été redécouverte dans les années 70 dans les pays tropicaux comme le Brésil avec M. Michinori Konagano dans la préfecture de « Tomé‐Açu » et à Cuba, qui alors souffraient de la dépendance des intrants et de la monoculture occidentale.
En Europe, plusieurs systèmes agroforestiers ont fait leur preuve; le plus important se se trouve en Dehesa Ibérique et s’étend sur près de 4 millions d’hectares entre l’Espagne et le Portugal, c'est le plus vaste et le plus ancien au monde, en voici un petit compte rendu de terrain. On constate une bonne production fourragère, malgré des conditions détériorées avec une faible pluviométrie et un sol pauvre.
En agroforesterie, il faut reconnaitre avec réalisme et humilité que les rendements sont moindres sous les arbres, toutefois la rentabilité reste meilleure que si l'on avait deux productions séparées, les arbres d'un côté et le maraichage de l'autre. Il y a juste une concurrence pour la lumière, car en ce qui concerne les nutriments et l'eau, les arbres et les légumes n'exploitent pas les mêmes horizons du sol, en effet un arbre cherche en profondeur et diffuse cette atmosphère fraiche avec ses feuilles qui fertilisent le sol en automne.
Agrosylviculture
C’est une association entre l’agriculture et la sylviculture pour mieux optimiser la gestion de l'espace, et avoir une agroforesterie stable et pérenne, au bout de quelques années.
L'agroforesterie a commencé à revenir dans les esprits au début des années 90 et à lancer dès le début des années 2000, de grands projets d'étude avec le PIRAT. Actuellement cette méthode est enfin considéré et ce depuis 2017 ! Les arbres sont plantés alignés et doivent être adaptés au matériel utilisé pour les récoltes, le but est que l’agriculteur voit l’arbre comme un allié.
Cependant, il y a des débats.
Quelques chiffres
Pour une exploitation de 100 hectares en agroforesterie, on produit autant qu'une exploitation de 140 hectares où il y aurait une séparation entre les arbres et les cultures ; par ailleurs, pour une agroforesterie stable, l'INRA préconise une distance de plantation de X2 la hauteur en taille adulte, en effet, il faut faire attention à ne pas planter trop serrer. À grande échelle, des agriculteurs avec l’appui de l’INRA et l’AGROOF ont plantés dans leurs cultures agricoles et céréalières, des rangées de cent arbres en moyenne, à l’hectare. Pour l’entretien, on fait des sélections en gardant un arbre sur trois d’ici dix ans pour finir avec cinquante arbres adultes.
Par conséquent, l'arbre c'est la « banque de l'exploitation » qui en cas de dysfonctionnement d’origine climatique touchant les cultures de pied, permettra la vente de son bois. Les noyers, les merisiers, les frênes, les aulnes peuvent commencer à donner du bois d’œuvre assez rapidement dans le temps des arbres c'est-à-dire à partir, de la 50e année et là où les conditions sont optimales, on compte 35ans (pour le bois de chauffe et bois d’œuvre de 2nd main, cagettes, manche outils, etc. les délais sont plus court). De plus, certains arbres peuvent aussi du bois d’œuvre, donner en complément des fruits et des oléagineux avec les noyers et les merisiers (cerisier sauvage). D'ailleurs, certaines parcelles peuvent être uniquement allouées pour le bois de chauffage, en favorisant un développement forestier naturel : cela commence par une prairie (pâturage), qui, sans intervention, devient une friche (vivaces, arbrisseaux). C’est à ce moment que l’homme peut planter des jeunes plants de 50 à 1m (avec tuteur et gaine) pour arriver à un stade pré-forestier et enfin, parvenir à une forêt mature qui sera éclaircie pour laisser pousser le bois d’œuvre, avant la coupe. Dans ces parcelles en rotation, on peut en profiter pour disposer des ruches, de l’élevage avec des volailles en liberté, moutons ou cochons (le nombre d’animaux ne doit pas dépasser l’équilibre de l’écosystème). Un système idéal est quand tous ces aspects sont pris en compte : « pairie, friche, stade pré-forestier, forêt mature » et qu’ils sont en rotation: on appelle cela un système agro-sylvo-pastoral
Les effets conjugués sont tout à fait bénéfiques pour produire et du bois et des produits agricoles, cela peut aussi permettre de travailler davantage en collaboration grâce au « métayage » pour un bailleur de terres qui souhaite concilier, les revenus à court terme : agricoles et les revenus sur le long terme : le bois. Au final, ce type de culture à une place primordiale pour mieux, anticiper les futurs changement climatique et les économiques dans quelques années, où il deviendra un non-sens d'aller se fournir en Roumanie pour du bois de construction.
Une chêne de 150 ans c'est une cage racinaire de 700 m3 soit 1500 tonnes !
Quand on plante des jeunes arbres, il est bien au bout de la 2-3ème année d'enlever les tuteurs s'il n'y a pas de prise au vent excessive, ce qui ne sera que positif pour son enracinement.
Chez les céréaliers et les maraichers, en polyculture
Denis Flores pratique l’agroforesterie à Vézénobres dans le Gard (un département au climat réputé très sec) dans un domaine de 11 ha. Il acquit ce domaine qui était à l’origine une terre expérimentale de l'INRA qui faisait des essais en agroforesterie du même acabit que le domaine de la Restinclière. On y trouve en strate arbustive des peupliers, des noyers et des Paulownias qui n’est pas tant une panacée que ça par ces multiples vertus en particulier pour les pollinisateurs, en réserve de fourrage pour l’élevage (les feuilles contiennent environ 20% de protéines ) et en paillage en « chop and drop ».
Denis récolte des légumes implantés sous les arbres, qui sont plantés tous les 10m. Les arbres laissent cependant passer de la lumière et les grandes diversités des légumes poussent assez bien dans cette atmosphère de mi-ombre, excepté certains comme les poireaux et le fenouil.
Comme beaucoup le conseillent chez les jardiniers pépiniéristes, on sélectionne des arbres adaptés au biotope local développant de bonnes racines pivotantes à demi pivotantes. On évoque ici, des arbres plantés jeunes et issus des semis que l'on peut éventuellement greffer par la suite.
Par ailleurs, au niveau des plants de tomates, il observe que celles exposées au soleil donnent de meilleurs rendements, cependant elles seraient plus fragiles et exigeraient davantage d'arrosage, tandis que celles sous les arbres (dont la taille des branches basses est effectuée) ont certes des rendements plus faibles, mais un meilleur état sanitaire. Au niveau des arbres pas de coupe à blanc, on coupe selon le besoin. Un peuplier servira à de créer de la pâte à papier, le paulownia lui servira à fabriquer des planches de surfs. Denis est équipe d'une scierie mobile, il a coupe en moyenne 9 abres par an sur les 2500.
Pour aller plus loin, vous trouverez sur le site du Grab d'autres agrosystèmes en maraicher-verger et le projet agroforestier dans la plaine de Courance dans le 77, où il a été plantés pres de 2000 arbres en 2015.
Ceux dont un grand nombre de jardiniers permaculteurs s’aperçoivent, c'est que les problématiques à plus grande échelle ne sont pas les mêmes, que dans un petit potager, l’agriculture bio intensive restera écologique, mais devient ainsi très technique et demandera un grand savoir.
Chez les vignerons
Comme le décrit Sébastien Lapaque : « En France, c'est la viticulture qui utilise le plus d'engrais synthétiques et de biocides (fongicides, herbicides, insecticides...). Mais là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve (dans un autre style : Même le plus noir nuage. A toujours sa frange d'or). Ce n'est pas tout à fait un hasard si les agriculteurs qui ont brandi le drapeau de la révolte contre le saccage de la nature sont souvent des vignerons [...] je cite ces quelques noms: Marcel Lapierre à Villié-Morgon, Anselme Selosse en Champagne, Jean Pierre Amoreau dans le bordelais, Éric Pfifferling à Tavel ou Alexandre Bain à Tracy sur Loire qui utilise un cheval percheron pour produire du pouilly fumé ». Ce journaliste interrogé par la revue Limite, milite pour que le monde paysan puisse redevenir en majorité, résistant face à une agriculture encore trop planifiée, dirigiste, productiviste et de ce fait, trop en union avec les industries; et que celle-ci puisse retrouver une polyculture familiale : de plus petites unités de production en agriculture biologique à l'aide de la permaculture et de l'agroforesterie à plus grandes échelles, pour lutter contre ces vignobles trop dépendant de cette chimie lourde qui ne peut qu’accélérer la destruction de la biodiversité.
Comme pour les céréales, on ne prends pas en compte la problématique du déséquilibre de la biodiversité d'un milieu. La meilleur lutte contre contre des ravageurs importuns de type herbivores ou cryptogames est de retrouver un biotope dans son espace; en effet, s'il y a la limace ou le campagnol, il y aura les prédateurs: le hérisson pour le premier et la buse pour ce dernier... Il faut retrouver un équilibre ! Un vigneron témoignant que d'année en année, il utilisait moins de produit phytosanitaires parce que grâce aux arbres, il retrouvait des auxiliaires (micro-faune) qui évite des infestations de cicadelles sur la vigne.
Le projet « Vitiforest » est un cas d'école intéressant ou la plantation d'arbres de type fruitier (cerisier, pommier, poirier, mirabellier,etc.) démontre que les arbres amènent de la biodiversité, celle-ci plus importante permettrait un contrôle des populations d'insectes ravageurs. Les conditions physiques (ombre, température…) à proximité des arbres sont simplement moins favorables à l’installation de ces ravageurs. Il faudra voir également, si la protection des pluies de la vigne par les arbres peut limiter les maladies cryptogamiques de type mildiou et oïdium, en prenant en considération le facteur soleil, qui reste capital pour donner du raisins.
Nous sommes dans une agriculture de luxe, on traite l’effet mais on ne cherche pas la cause nous dit un céréalier en reconversion
Cas pratique
Dans ce schéma, en Normandie, nous sommes intervenus sur un projet de plantation, en vue de recréer un « jeune bois naturel » pour désengorger une parcelle marécageuse sur 0,65 ha. Cette parcelle est une prairie très diversifiée et riche en azote, et asphyxiée par l’eau à certains moments de l’année. Les plantes bio-indicatrices sont : la consoude (plante indispensable et compagnonne, tant elle a des vertus dynamiques), l'ortie (Urtica dioica, grande ortie), le rumex crispus, le carex pendula, l'épilobe hirsute, etc. avec beaucoup de menthe sauvage, de myosotis, de carottes sauvages pourvus de belles ombelles fleuries qui attirent un très grand nombre de pollinisateurs, au seuil de l’été, on comptait une dizaine d’abeilles sauvages et de bourdons par m2 !
Plus de détails, du projet ici.
L'intelligence d'une plante se situe dans ces racines. En outre, d'être une pompe qui amène la sèvre brut aux feuilles, la plante est munie d'une rhizosphère qui est une zone d'influence racinaire : la photosynthèse et la sève élaborée qui va au sol amènent des glucides, acides animés, organiques, enzymes, vitamines, stérols, etc. cela est un carburant à la vie du sol. En échange, les organismes du sol favorisent l'absorption des plantes d'éléments nutritifs et inversement.
C'est avéré que les chênes, les hêtres dans une foret, et même des platanes d'alignements sont une communauté solidaire de connexions de sève qui circule les uns aux autres, les plus faibles sont vraiment soutenus par les plus forts.
Peter Wohlleben dans la vie secrète des arbres dont je recommande en complément le visionnage du documentaire l'intelligence des plantes de Stefano Mancuso.
La forêt fruitière ou forêt-jardin
On parle d’une forêt fruitière ou permacole quand les sept étages sont réunis (au bout de 5 ans et plus) : La multiplication des étages végétatifs maximise les rendements et propose de réellement produire de manière locale et diversifiée (selon un modèle d’agriculture vivrière et de microferme).
La forêt fruitière est une forêt naturelle qui est comestible, elle a pour but de devenir autonome par les nombreuses associations de végétaux, en son sein. On utilise sa croissance, on accompagne son mouvement avec ces successions végétales que sont : les adventices-indigènes, les arbres arbustes rudéraux/pionniers jusqu’aux essences dominantes par les arbres. La nature tend toujours vers une forêt comme nous l’explique Gilles Clément. Une forêt est un état durable d’équilibre, entre le sol et les plantes, c’est-à-dire un climax. Le pionnier du jardin forêt en climat tempéré est Robert Hart. Celui-ci avait une vision, pensant que si tous les Anglais mettaient leur moitié de jardin en zone "jardin forêt", cela peut crée des millions d'hectares de forêts comestibles pour crée une grande abondance de nourriture, selon ces chiffres il a estimé qu'on peut nourrir 25 personnes/ha avec une forêt jardin, ce qui sur 500 000 ha de jardin privé peut nourrir 12 millions de personnes (surtout en fruits, fruits à coques et légumes).
Résumé du concept "jardin foret" avec Damien Dekarz
Évelyne lanterne du conservatoire végétal de la région aquitaine incite à retrouver des fruitiers dans nos prairies et vignes : ces petits arbres étaient autrefois partout présents dans nos campagnes françaises. On les appels, pêches de vigne du fait qu'elles étaient plantées dans les vignobles. Cette association fut tant décriée par la politique agricole en 1960. Elle nous parle de différentes associations dans les champs, dans les sous-bois, dans les vignes dites « les joualles » du sud-ouest et dans les haies bocages/autonomes :
Les forêts fruitières sont souvent dessinées en rubans continus : il s’agit de reconstituer des vergers potagers en s’inspirant des haies qui sont autonomes et protectrices. On peut dessiner et implanter sa foret fruitière en forme de croissant vers le sud en plantant face au nord pour éviter les vents frais et pour piéger la chaleur et la lumière et, inversement dans les régions très chaudes pour mieux capter la fraîcheur, au nord. Cependant il ne faut pas se mentir, la pratique régulière de la taille de transparence est essentielle pour que l'eau et les rayons de soleil passent à travers les frondaisons; sinon il y a un risque que le jardin devienne sec et froid, en particulier dans les jardin au nord de la France: Picardie, Normandie, etc.
*Note: Créer un potager-verger
On sélectionne au début de l'automne des arbres fruitiers en racines nues, jeunes tiges ou scions de 2ans et ne dépassant pas 1m50 de haut, pour assurer une meilleure reprise. On peut les implanter dans le potager tout les 10m (pas moins) afin d'assurer une exposition suffisante aux légumes du dessous.
Par suite, la taille de formation commence après les premières mises à fruits (3-5ans) et d'être vigilant à conserver au moins 1m80 (demi-tige) de haut, dans l'objectif de ne pas désavantager les légumes à leur pied.
Il y a l’exemple de Phil Corbett qui a pensé des rangées de fruitiers divers alliées à des rangs de noisetiers, entre ces rangs est prévu l’espace potager. On privilégie des légumes qui tolèrent davantage l’ombre. Comme nous l’explique Patrick Whitefield, il est important de composer suivant : la lumière et l’ombre, les agencements selon les points cardinaux (les axes est-ouest sont préférables), l’espacement des plantes entre arbres et arbrisseaux, les légumes, les systèmes racinaires, les allopathies, les associations, la succession de vie dans les étages d’arbres, d’arbustes et de légumes (un jardin forêt n’est pas statique et sa structure évolue au fil des ans) ; les microclimats (le vent, le gel, les murs, les haies, l’eau).
Une foret fruitière au Québec a fait ses preuves dans la "ferme miracle" de Stéfan SOBKOWIAK qui existe depuis 14ans.
Son verger biologique a été entièrement replanté en 2006 en « verger permaculturel ». Selon lui, il faut copier la nature, regarder son système et le reproduire, selon les cas particuliers. Il plante par trio : un fixateur d’azote (févier d’Amérique, robinier pseudoacacia, olivier de bohème, éleagnus dit chalef, etc.) pour 2 espèces de fruitiers différentes (pomme et pêcher, par exemple). Stefan répète le schéma par trio, en faisant des variations : une autre variété de pommier avec un prunus, pour favoriser toujours plus de pollinisation), il descend dans la strate arbustive avec les baies, en plantant par volumes de 4 : cassis, groseille à maquereau, myrtille, camérisier, etc., pour conclure, en plantant par volume de 16, des vivaces couvre-sols: alliacés (bonne compagne des fraisiers), légumineuse, menthe. Les arbres/arbustes fixateurs d’azote peuvent aussi servir de tuteurs, pour faire monter par exemple des kiwis, vignes, etc. Tout le monde à sa place.
Les haies « jardin-forêt » : Kurt Foster conseille de planter très densément quand on a une une partie du jardin mal orientée (nord avec par exemple, une route contiguë au jardin). C’est justement ici qu’il faut amener la biodiversité. En premier lieu, on constitue une butte de terre qui est maintenue avec des arbustes de haies « petits fruits » pour les oiseaux principalement, viennent ensuite les arbres : les conifères s’ils sont présents ne sont pas gênant, s’ils sont pris en compte avec des feuillus (il conseille le châtaigner comme arbre comestible, la combinaison sapins et châtaigner constitue une bonne protection contre les vents froids pour les petits fruits). Ces arbres seront des tuteurs pour des plantes grimpantes (hortensia grimpant, lierre, etc.) qui seront associées à des plantes comestibles de type baies avec la ronce (rubus fruticosus) qui supporte très bien l’ombre, les groseilliers qui regroupent dans la famille saxifragacées : les cassissiers, ceux à maquereau et les casseilles qui sont un croisement des deux précédemment cités. Sous ceux-ci, on plante par repiquage les fraisiers (qui préfère l’exposition sud) on préfère les variétés de sous-bois plus résistantes que celles des supermarchés. La hauteur n’est pas un critère déterminant, on peut aussi sélectionner des espèces qui vont à moins de 6 mètres de haut (le néflier, le murier, le goumi du Japon, le noisetier, le sorbier des oiseleurs, etc.) en entretenant et en faisant des tailles de transparence tous les automnes, comme le pratique le jardin des fraternités ouvrières de Moucron.
Vive le lys, loin la bête, fleurisse le verger ! disait le dicton d'autrefois
L’entretien d’une forêt-jardin : La taille verte ou dite de "lorette"
En effet, la foret nourricière des jardins de Mouscron en Belgique attire un grand nombre de jardiniers et de fan de permaculture qui sont toujours émerveillés et surpris par cette densité d'arbres au m2, on compte 2000 arbres : tout est comestible des plantes sauvages aux salades cultivées (juste repiqués après un léger griffage).
Dans une école traditionnelle de paysage, on plante en respectant un vis-à-vis dans le but d’anticiper la croissance de l’arbre selon son étalement et sa taille adulte, et cela s'applique également pour des arbres fruitiers demi-tiges/tiges. Ici, c'est tout le contraire. On compte un arbre par mètre carré !
À ce sujet, l'association Arbre & Paysage 32 a établi une étude au jardin de Mouscron pour expliquer les multiples interactions de tel écosystèmes notamment sur le fait, qu’un arbre est une pompe à nutriment et un ascenseur hydraulique.
Dans notre cas, la gestion de la lumière par la "taille verte" est un facteur essentiel, qu'il est important de maitriser; pour tous ceux qui se dirige vers ce type de culture multi-étagée sur grande ou petite surface, pour la mise en valeur d'un ancien verger ou d'une haie bocagère.
Vous trouverez les détails techniques de ce type de taille pour les arbres fruitiers, sur ce lien
D’autre part, cette taille recouvre aussi les principes de taille de transparence qui par l’éclaircissement de l’arborescence d’un arbre, aide également à l’instar de la fructification (dès le mois d'aout, on peut pincer les rameaux pour ramener la sève et la concentrer sur les fruits, cela va surtout pour les pommiers, les pêchers et les poiriers), à prévenir les maladies cryptogamiques au bénéfice de l’air et de la lumière. On enlève les gros rameaux mal orientés et trop bas, on enlève les gourmands du porte greffe. Les déchets de tailles (même malades) sont laissés sur place, cela agirait comme un vaccin en incitant l’arbre à développer ses défenses naturelles ; ce qui peut être complété par un traitement de fond naturel : avec des apports de purin de prêle ou des extraits fermentés de Lamiaire. Pour récapituler, ce type de taille à l’avantage : de laisser passer la lumière, de voir au travers : en incitant le mouvement dans un jardin et la juxtaposition des couleurs à toute saison et de permettre la cohabitation de nombreuses plantes.
Dans la même approche, certains la nomme la "taille douce" selon les méthodes d'Alain Pontoppidan
Enfin, le jardin de Mouscron en favorisant le compostage in situ (déchets de tailles, feuilles mortes, adventices arrachées, déchets alimentaires du foyer, tonte de pelouse, fumier animal et carton) est un paradis pour la nature sauvage. Tout en ayant conscience et connaissant la diversité présente sur le site, cette forêt-jardin est assurément l’apogée des écosystèmes cultivé, dans le but de créer de véritables micro-climats : protection contre les vents et les variations de température plus fréquentes (moins chaud/très chaud en été et hivers doux), de résister aux maladies de type cryptogamique.
Créer et entretenir, une foret-jardin demande de la connaissance botanique, de l’observation et du soin en favorisant des petites interventions régulières de « taille verte » sinon le 1er étage de la canopée prendra aisément le dessus au détriment des plantes du dessous.
L'effet recherché est de retrouver, une grande diversité végétal en copiant les lisières ou dits autrement les « Écotones » (Zone de frontière écologique entre deux écosystèmes, lieu particulièrement riche en Biodiversité).
Les fruits de la forêt et des haies
Ce type de fruits sont peu connu, et peu consommés, d'une part, que nombre de ceux-ci sont un peu fade, voir amère (restant tout à fait comestible) et qu'ils ne sont pas aussi délicieux qu'une fraise ou une mûre et d'autre part, leur préparation pour certains demande de la connaissance et du temps; on le consomme davantage en gelée, compote et sirop. Par exemple, le fruit de l'églantier, le cynorrhodon qui sont très bon en gelée demande d'avoir la patience des les ouvrir puis d'en retirer les graines entourées de poiles raides.
Voici une liste des plus connus :
- Airelle rouge (vaccinium vitis-idaea)
Petite baies rouge d'environ 6mm, c'est un arbuste rampant a feuillage persistant dont la caractéristiques pour la reconnaissance est que l'envers des feuilles est ponctué de petits trous à observer.
L'airelle à un gout acidulée et se consomme en confiture et sirop.
- Alkekenge (physalis alkekengi)
On peut noter (fait assez rare dans la botanique) que le nom vulgaire est assez imprononçable et qu'on le remplace aisément par le nom latin "Physalis". D'autre nom sont aussi employé comme "Coqueret" ou "Amour-en-cage". Le calice très décoratif ne permet aucune confusion avec un autre fruits. Elle s'adapte a tout type de sol même les plus pauvre.
La baie orange a une saveur assez amer, il est mieux de la consommer en compote
- Amélanche (Amélanchier vulgaris)
A l’instar de l’amélanchier canadensis qui est de plus en plus courant dans les jardins, celui produit une petite baies bleu nuit mat et rouge d'environ 1cm de diamètre. Il aime les lieux secs et ensoleillés et à croissance lente.
les fruits sont doux et sucrée et on les préfère en sirop ou en confitures.
- Arbouse (Arbousier unedo)
L'arbre à fraise donne une baie globuleuse qui est impossible à confondre. Le fruit met un an avant de murir, c'est un arbuste de la méditerrané et de l'atlantique sud.
Le fruit est assez fade, on le préfère en confiture
- Argouse (Argousier rhamnoides)
Il est appelé Saule épineux, par un feuillage caduque, étroit et allongé, et argenté en revers. Cette espèce s'adapte a tous sol et aime les friches, il préfère les endroits à proximité des points d'eau.
Les fruits acides sont meilleurs cuits pour les compote avec du sucre.
- Aronia
C'est un arbre venant d'Amérique du nord ressemblant au Parrotia persica par son feuillage flamboyant à l'automne. Mais ce sont ces baies qui nous intéresse ici, elles se récoltes en aouts et sont particulièrement riches en vitamines et minéraux, elles sont également relativement astringentes et donc il est préférable de les utiliser en confitures, chutney, voir séchées dans le muesli. L'aronia préfère les sols acides et la mi-ombre et à une croissance lente.
- Châtaigne
La fameuse châtaigne appelé bogue dont on consomme les graines dans la cheminée en poêlè. A ne pas confondre avec son cousin d'ornement, le marronnier d'Inde qui lui n'est pas consommable. Il aime les sols riches, acide et humifère, en foret, plaine et basse montagne.
Cynorrhodons - rosa canina
Ce sont les fruits du rosiers sauvages qui sont surtout utilisés pour les confitures et qui demande un grande patience pour défaire les graines à l'intérieur remplis de poils à l'intérieur. Vous trouverez d'autres infos ici.
Epine-Vinette - Berberis vulgaris
Un arbuste épineux nous délivrant des baies allongées avec un point noir marqué à leur extrémité. Les fruit sont groupées en grappes pendantes et sont comestibles. A l'instar de la canneberge, les fruits se font en gelée, boissons et peuvent s'utiliser à la façon des câpres.
Fraise des bois - fragaria vesca
Plus petit que la variété cultivées. Elle se consomme crue ou cuite. En foret, on trouve les fraises des bois en bordure de chemins, il faudra alors bien les nettoyés avant consommation.
Genièvre - Junipérus communis
Ces fruits sont repartis en baies sur l'arbuste. Une des principales caractéristiques de reconnaissance est la marque d'une cicatrice triangulaire au sommet du fruit et les aiguilles lisses sont groupées par trois, alors que sur les autres genévriers, elles ont des écailles imbriquées. Ils mettent une année à murir en couleur bleu-noir. À part celui-ci, tous les autres genévriers ne sont pas consommables, voire toxiques.
On s'en sert pour parfumer la choucroute et de nombreux alcools...
Mûre - Rubus fructicosus ou caesius
Je conseille d'acclimater les muriers sans épines. Les mures sauvages sont plus acide.
Myrtille - Vaccinium myrtillus
La myrtille n'est pas facile à acclimater dans nos jardins, par le fait qu'elle exige des sols très acides. A ne pas confondre avec l'airelle des marais dont la comestibilité est suspecte; ici les limbes des feuilles sont lisses.
Ce fruits se consomme en tarte ou crus.
Noisette - Corylus avellana
Sorbe et Corme - Sorbus domestica
Les fruits des sorbiers sont tous comestible mais sans intérêt gustatif, ils peuvent compléter des recettes pour donner de la texture. A ne pas confondre avec la viorne obier dont les fruits sont toxiques (le feuillage est composé pour le sorbier d'une dizaine de folioles dentées, la viorne possède des feuilles simples).
Les fruits à l'instar du néflier se consomment blettes.
Sureau - Sambuscus nigra
C'est un arbuste exceptionnel, vous trouverez des recettes, ici. Les fleurs à la mi-printemps pour les sirops et les limonades; et séchées pour les tisanes. Les baies pour les confitures et les vin, on évite de les consommer crue car réputé purgatif.
Les baies toxique à ne pas consommer : l'actée (Actea spicata), l'arum d'Italie (Arum italicum), la belladone (Atropa belladonna), le bois-gentil (Daphen mezereum), le fusain (Eunonymus europaeus), le gui, le houx, l'If, le lierre et le muguet.
- Liste des grands arbres fruitiers cultivés
- Liste de fruits sauvages
- Liste d’arbustes et grimpantes comestibles :
- Camérisier bleu (lonicera kamtschatica). Cet arbuste nordique allant jusqu’à 1m50 de haut est pourvu de baies aux mêmes couleurs que les myrtilles contenant beaucoup de vitamines C et B, qu'on récolte entre mai et juin. Ces buissons peuvent fleurir même quand il neige, ils poussent en Sibérie et dans le Caucase (peu supporter jusqu'à -40°C). Il apprécie les ambiances de sous bois clairsemé et humide, entouré de pin et de bouleaux.
- Les petits kiwis dit « kiwaïs » (actinidia arguta et melandra)
- Les physalis (physalis peruviana)
- Les baies de goji (lycium barbarum), préfère les sols humides et un emplacement ensoleillé (mieux vaut les faire grimper, il peuvent sans support couvrir 1m50 de chaque coté).
- Les baies aux cinq saveurs (Schisandra chinensis), également appelée wu wei zi. Ces fruits sont des drupes rouges semblables aux groseilles. Il peut aller jusqu’à 5m de haut. C'est une plante dioïque qui nécessite de planter des mâles et des femelles pour obtenir des fruits. Il existe un pied autofertile au nom de "Baie vitale".
- Akébie (Akebia quinada)
- Passiflore (passiflora edulis)
- Pour aller plus loin, d'autres sélections: centre terre vivante et pépinière Atmosvert
- Liste de plantes couvres sol
- Les vivaces comestibles et ornemental, selection chez Atmosvert
- Liste d’arbres de petite taille et comestibles :
- Mûrier Noir (morus nigra)
- Hamamélis mollis
- Poirier sauvage (Pyrus pyraster)
- Pommier sauvage (malus sylvestris)
- Pommier pollinisateur (malus x floribunda et malus perpetu ‘Evereste’)
- Cognassier (cydonia oblonga)
- Néflier
- Sorbier des oiseleurs
- Pêcher
- Amandier
- Abricotier
- Merisier
- Prunellier
- Kakis
- Arbousier (Arbutus unédo)
- Cornouiller mâle (Cornus mas)
- Figuier (variétés bifères : 'Abicou', Noire de caromb', 'Dalmatie', 'Sultane', ...)
- Cerisier de Nankin (Prunus tomentosa, petit arbre qui ne dépasse pas 3m)
- Les poiriers pour des petits espaces, privilégiés des variétés productive, régulière et rustique de type : 'Dr Jules Guyot', 'Conférence', 'Général Leclerc' et 'Angelys'
Pour aller plus loin:
Sources article : Association Arbres et paysages 32 ; Nicolas Fabre, Mon retour à la terre : guide du néo-rural, éditions : KontreKulture ; Franck Nathié et son association : la forêt nourricière ; Patrick Whitefield, Créer un jardin-forêt, éditions : Imagine un colibri ; Kurt Foster, la permaculture dans un petit jardin, éditions : Ulmer. Film: "Agroforesterie, produire autrement" film de Fabien Liagre et Nicolas Girardin de Agroof SCOP
Bibliographie"Forêt-jardin" : Patrick Whitefield, Créer un jardin-forêt, édition : Imagine un colibri ; Sepp Holzer, La permaculture de Sepp Holzer, l'agriculture rebelle d'Autriche, édition : Imagine un colibri; Martin Crawford, Creating a Forest Garden, éditions : Martin Crawford; Robert Hart, Forest Gardening, cultivating an Edible Landscape, édition : Robert Hart; Eyveline Lanterne, la biodiversité, amie du potager, édition le Rouergue
Les initiatives :
- Plantation de haies dans un tissu urbain pour lutter contre les ilots de chaleurs et recréer des micro-climats pour la biodiversité en particulier les oiseaux.
- Acheter des plants certifié "végétal local" . Cette marque valorise un capital génétique essentiel à la variété de la flore et à son adaptation au climat, pour mieux résister à ces aléas plus nombreux.